Il le sait Jano ?

Ce chapitre est , sans aucun doute, le plus émouvant de la biographie de Jano.

Il est constitué de nombreux témoignages d’amour et d’amitié rédigés par les membres de la famille, les amis proches, les connaissances et les copains de notre protagoniste.

Il faut lire tous ces messages affectueux pour mieux comprendre l’envie de ses fils de mettre sur papier et sur la toile la vie de leur père bien-aimé.

C’est évident: Il est bien là Jano et il rend son petit monde heureux !

Pierrette :

Mon cher Jano, mon complice de plus de soixante longues années, tu le sais assurément, nous partageons cette citation d’Antoine de Saint-Exupéry : « S’aimer ce n’est pas se regarder l’un l’autre, c’est regarder ensemble dans la même direction », avec tout mon amour, pour la vie.

Les enfants, belles-filles et petits enfants :

Bernard :

Mon cher Papa,

J’ai toujours eu beaucoup de plaisir à écouter les anecdotes de ta jeunesse que tu nous racontais lors de dîners de famille, mais j’ai surtout eu ce grand privilège de pouvoir assister durant toute mon enfance à des scènes d’anthologie avec des personnages cocasses et si attachants qu’étaient les Daurade, Abadie, M. Paul, Marignac, l’abbé Maury, Lion, Firmin, le coiffeur, M. Ornaghi, Musicot, Popaul et tant d’autres qui donnaient à Daumazan un cachet que Pagnol n’aurait pas renié.

Les repas de fin de vendanges sont inoubliables, ainsi que ceux avec M. Paul, le carreleur amoureux de Dalida, qui avait particulièrement bon appétit, et que tu pesais au début et à la fin du repas pour voir s’il avait battu un nouveau record !

C’est merveilleux d’avoir pu rassembler dans ce livre des souvenirs de toute une vie, afin que les prochaines générations de notre famille puissent y retrouver   une   partie   de   leurs   racines ariégeoises,… et notamment cette nouvelle branche américaine des Pédoussaut.

« Le sport et les voyages : deux tigres dans mon moteur ! » C’est ainsi que j’avais répondu à une question demandant de se décrire en quelques mots dans un dossier d’admission en classe préparatoire après le bac.

C’est toi qui m’as donné la passion du sport en général, et du rugby en particulier, notamment lorsque tu m’amenais voir les matchs de ton club favori de l’époque, le FC Lourdes.

Il est rare qu’une de nos conversations téléphoniques chaque dimanche ne fasse pas référence au match du jour de l’US Arize que je continue ainsi de suivre à distance. C’est aussi certainement ton poster géant de l’équipe cycliste Peugeot qui trônait dans le magasin qui a fait de moi encore à ce jour un passionné du Tour de France. Aujourd’hui, bien des années plus tard, c’est moi qui t’amène voir les matchs de basket des Miami Heat.

Quant aux voyages, je ne peux que vous remercier, Maman et toi, de m’avoir donné la possibilité à un très jeune âge de faire des échanges linguistiques en Grande Bretagne qui sont certainement devenus une des fondations de mon parcours professionnel à l’international.

J’ai aussi le souvenir des bidons d’huile qui s’accumulaient dans le magasin du sol au plafond et qui faisaient du garage Pédoussaut un des plus gros clients de Fina en France, vous permettant ainsi de « gagner » des voyages d’entreprise, et découvrir des contrées exotiques comme la Thaïlande, le Sri Lanka, ou la Floride !

Nul doute que tes récits de parachute ascensionnel ou de balade à dos d’éléphant m’ont donné le goût des voyages. Nul doute également que j’ai compris à cette occasion quelle pouvait être l’efficacité des promotions commerciales dans une stratégie marketing !

Ce n’est certainement pas un hasard non plus si tes trois fils ont tous fait une école de commerce.

Nous avons appris très tôt à ton contact toutes les subtilités des relations commerciales. De nombreuses personnes dans l’industrie de l’optique pensent que tu as été un grand industriel de la lunette, car pendant quelques années, Benoît et moi étions responsables de la moitié du monde pour une société de lunetterie, lui de la zone Asie-Pacifique, et moi de la zone Amérique.

Combien de nos interlocuteurs étaient persuadés que c’était une entreprise familiale ! « Je voudrais tellement connaître vos parents » m’a dit à plusieurs reprises un des dirigeants de la société qui se demandait, pris entre deux feux, d’où venaient les gènes de négociateurs de ces deux frères ?

Mon départ aux États-Unis en 1989 aurait pu nous éloigner, mais il nous a paradoxalement rapprochés, car il vous a donnés, à Maman et toi, la possibilité de venir nous voir à de très nombreuses reprises, et nous avons ainsi découvert ensemble une grande partie du continent américain, du Québec au Panama, en passant par la Californie, Memphis (où tu as pris le micro là où Elvis Presley a enregistré ses chansons), Nashville, Boston, New York, Washington, Charleston, sans oublier les îles des Caraïbes, et notamment une croisière mémorable sur le France (qui s’appelait alors le Norway).

Tes séjours à Miami n’ont pourtant jamais été l’occasion de te reposer.

Tu as toujours été un infatigable travailleur utilisant à merveille tes talents d’électricien, de peintre, de menuisier ou de bricoleur qui font l’admiration de tous. Il ne se passe pas un jour sans que je voie une de tes réalisations.

Nous ne vous remercierons jamais assez, Maman et toi, pour toute l’aide que vous nous avez apportée au cours de toutes ces années, et notamment ton soutien précieux lorsque Laura et Anaïs étaient petites.

Tu as toujours su t’adapter avec facilité à toutes les situations, alliant espagnol et patois pour communiquer avec le jardinier mexicain, le facteur américain ou la voisine cubaine, auxquels tu as laissé un souvenir impérissable, et qui demandent toujours de tes nouvelles.

Tu as traversé toutes les époques avec cette grande faculté d’adaptation depuis un monde sans télévision ni même eau ou électricité courante, jusqu’à notre civilisation actuelle du tout numérique où tu manies parfaitement l’iPad, pouvant même dépanner récemment ta petite-fille à distance lors d’une visioconférence sur FaceTime.

Mon cher Papa, puissent tes valeurs de générosité, de convivialité, de disponibilité mais également de résilience, de fidélité et d’humilité, que tu incarnes si bien, se transmettre de génération en génération, à défaut de tes gènes de bricoleur de génie ou de rugbyman talentueux dont nous n’avons malheureusement pas tous hérité.

C’est l’itinéraire d’un enfant de Daumazan dont je suis fier d’être le fils qui nous est conté, et je suis certain qu’il fera le bonheur des générations présentes et futures de notre famille qui comprendront ainsi d’où viennent ces racines profondes dans lesquelles ils puiseront leur force, et qui feront leur fierté.

Maryse :

Un beau sourire chaleureux et un magnifique grand chien blanc nommé Ossau… la première fois !

Séjours à Miami pour s’occuper d’Anaïs et Laura pendant que je faisais ma résidence… plusieurs fois ! Vacances à La Llagonne, St Jean Pied de Port, Le Puy en Velay, Cauterets,… pour offrir à toute la famille des souvenirs qui ne s’effacent jamais… tant de fois !

Épinards à la béchamel, foie gras, magrets de canard, saucisson,… j’ai goûté à tout avec gourmandise… des milliers de fois ! Bouteilles de champagne et plein de verres à la main pour partager avec tous… toutes les fois !

Le cœur sur la main, c’est toi Jano mon beau-papa ! Des mercis à l’infini et plein de bisous à toi et à Pierrette !

Laura et Anaïs

Version originale :

When we think back on our fondest memories they are all centered around one person, Papi Jano [and Mamie too of course ;)]. From teaching us how to ride our bikes, to taking us to school, and even helping us get ready for ballet, Papi has always been one of our best and most loving support systems.

He is the foundation of not only Daumazan, but most importantly the Pedoussaut family. Every year the three Pedoussaut families from Paris, Brazil, and Miami would come together in Daumazan for one reason, Papi and Mamie.

Even as young children we remember sensing the importance of Papi to everyone in Daumazan as we would be recognized when walking down the streets just for being Pedoussauts.

Everyone would stop us and tell us stories about how amazing Papi is and how significant he has been in their lives. Papi has touched so many lives, but none more than ours.

We are so blessed to have Papi and Mamie as a constant presence in our lives despite the distance living in Miami. We will always cherish our memories of grilling steaks, eating Papi’s creamy mashed potatoes, climbing mountains, laughing around the dinner table playing board games, and hearing Papi’s mischievous stories from childhood.

Papi is our hero and he is an example of what every grandfather, father, and husband should be. We love him more than we could write into words and will forever be thankful for being lucky enough to call him grandfather.

Traduction :

Quand nous repensons à nos plus beaux souvenirs, ils sont essentiellement centrés sur une personne, Papi Jano (et Mamie aussi bien sûr).

C’est lui qui nous a appris à faire du vélo, qui nous emmenait à l’école, qui coiffait nos chignons et qui nous aidait même à nous préparer pour nos classes de ballet. Papi a toujours été l’un de nos soutiens les plus efficaces et les plus affectueux.

Il est un pilier non seulement de Daumazan, mais surtout de la famille Pédoussaut. Chaque été, les trois familles Pédoussaut de Paris, du Brésil et de Miami se réunissent à Daumazan pour une raison, retrouver Papi et Mamie.

Dès notre plus jeune âge nous avons ressenti l’importance de Papi pour beaucoup de personnes à Daumazan, car nous étions surprises d’être reconnues comme des enfants Pédoussaut lorsqu’on se promenait dans les rues du village.

Tout le monde nous accostait et nous racontait des histoires sur Papi, comme il était formidable, et à quel point il avait été important pour eux. Papi a touché tant de vies, mais aucune autant que les nôtres.

Nous avons tellement de chance d’avoir Papi et Mamie comme une présence constante dans nos vies malgré l’éloignement.

Nous chérirons toujours nos souvenirs de grillades de steaks, de purée de pommes de terre crémeuse de Papi, de balades en montagne, de rires lors de jeux de société autour de la table, et des histoires espiègles de son enfance que Papi nous racontait.

Papi est notre héros et il est un exemple de ce que devrait être tout grand-père, père et mari. Nous l’aimons plus que nous ne pourrions l’écrire, et serons éternellement reconnaissantes d’avoir la chance de l’avoir comme grand- père.

New- York et ses Twin Towers avant le tristement célèbre 11 septembre 2001

Benoît :

Mon Cher Papa,

Qu’est-ce qu’un père dans une vie ?

Il n’est jamais simple d’écrire sur son père quand la pudeur des sentiments est certainement une des valeurs les plus partagées dans la famille.

Mais l’exercice s’est énormément simplifié quand je suis tombé sur cette définition du Petit Larousse : « tuteur : tige de bois ou de métal plantée verticalement dans le sol pour soutenir ou redresser une jeune plante ou jeune arbre, au moins pendant les premiers temps de sa croissance ».

Et bien voilà Papa, tu auras été et tu restes pour moi ce tuteur, « cette tige de bois plantée verticalement dans le sol », celle qui permet de donner des repères pour la vie.

Autant que je m’en souvienne, tu ne faisais pas de grands discours à la maison mais nous avons vite compris en te voyant travailler six jours et demi par semaine qu’avec le travail tout devenait possible !

D’autant que ta notion du repos dominical était toute relative puisque je te vois encore faire ta comptabilité en rentrant du match de rugby !

La tige était souvent en bois tendre mais parfois aussi en métal car tu as toujours été un homme de conviction. Je me souviens encore de cette interdiction, toi pourtant si généreux, de me donner deux francs pour aller participer à un concours de pétanque, au motif qu’il était organisé… par le Parti Communiste !

Si, grâce à un tuteur solide et pétri de valeurs, le jeune arbre que j’étais pouvait donc pousser à peu près droit, il pouvait surtout grandir vite ; car il a pu bénéficier à ton contact de plusieurs nutriments absolument essentiels : tout d’abord la confiance et la bienveillance en toutes circonstances et même en cas d’erreurs.

Ce sont deux valeurs qui m’ont été précieuses car elles donnaient des ailes pour continuer à avancer malgré les difficultés. Ainsi, combien de fois ai-je dû ramener à Daumazan la voiture avec de la tôle froissée lors de virées étudiantes…

Bien sûr le sourcil a dû se froncer et tu as bien dû me lâcher ton célèbre « faut pas chahuter quand même ! »

Mais je savais que je pouvais compter sur ta compréhension. Je me souviens même de cette interdiction de maman que tu as bien voulu lever pour me permettre de partir rejoindre en voiture et à la nuit tombée des copains à Capbreton. Mon crédit était faible avec mes six mois de permis et autant d’accrochages, mais le « sois prudent » que tu m’avais lancé en partant voulait dire « je te fais confiance » et crois-moi, il a été mon meilleur limiteur de vitesse tout au long du parcours !

Autre nutriment essentiel pour bien grandir : la générosité !

« Il est là Jano ? » est sans doute la phrase que nous avons entendue le plus dans notre jeunesse à la maison.

Tu es toujours prêt à rendre service et cette générosité devenue légendaire restera pour nous un exemple à suivre d’autant qu’elle s’exprime toujours avec bienveillance et discrétion.

Enfin presque ! Car s’il y a un domaine où cette générosité et ce sens du partage ont dépassé les bornes de l’imaginaire, c’était lors de nos incroyables repas de famille : baptêmes, communions en famille avec le menu en huit plats et le bel canto de Jacques au dessert ; mais aussi repas improvisés avec les copains de Toulouse qui parlent encore de la daube de Nounou, cuite-toute-la-nuit-au-feu-de-bois, des côtelettes du regretté Elie ou du Morgon 76 de notre mariage !

Mais le plus beau rayon de soleil dont j’ai pu bénéficier est sans doute ton côté facétieux qui m’a rappelé que l’on « pouvait faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux ».

Sans doute tes talents de trois quart aile t’ont appris à maîtriser l’art de la feinte dès ton plus jeune âge et même si j’étais trop jeune pour les avoir vécues, j’ai l’impression d’avoir assisté à tes discussions homériques pour convaincre Lion de se présenter aux élections présidentielles ou Robert Merly de prendre sa bétaillère remplie d’animaux pour aller au bal du village…

En revanche, je me souviens très bien des « repas d’artisans » à la maison où je n’ai jamais retrouvé dans aucun vaudeville parisien le niveau des tirades entre toi, Daurade, Abadie ou Monsieur Paul…

Et que dire de tes performances en tant que chef d’orchestre, debout sur la table, la baguette ferme et bien en rythme qu’un Karajan n’aurait pas désavouée !

La liste est encore longue et je suis convaincu que ce petit livre de souvenirs lèvera le voile sur quelques nouveaux faits d’armes toujours irrévérencieux mais jamais méchants…

Voilà, le tuteur de père que tu es, a parfaitement rempli sa fonction, l’arbre que je suis devenu a bien poussé ; j’espère que les fruits auront été de ton goût (même si tu n’en manges pas !) mais sache que grâce à toi les racines sont très solides.

Grand Merci Papa !

Nicole :

Depuis que Benoît nous a proposé d’écrire quelques lignes sur vous, mon cher Jano, me trotte dans la tête l’idée folle de trouver LE mot qui, de ma fenêtre, vous caractériserait le mieux. Celui qui d’évidence ferait écho à ce que vous êtes et à la manière dont vous avez vécu toutes ces longues et belles années.

Alors, on y va, je me lance :

Générosité ?

Non, trop attendu et partiel ; vous êtes bien plus qu’un gentil beau-père, même si, je l’avoue, c’est très agréable de se faire bichonner avec un petit apéro par-ci ou une petite tranche de foie gras par là – Ne changez rien surtout !!

Bon vivant ?

Certainement, mais faut pas chahuter, ça ne décrit qu’une petite partie de votre richesse intérieure !

Patient ?

C’est indéniablement une de vos – nombreuses- qualités : il suffit de vous observer, stoïque, avec votre sacoche en bandoulière, à attendre Pierrette qui ferme la maison ou à réparer une lampe apportée par Benoît qui vous donne du fil à retordre !

Bon cuistot ?

Vous l’êtes devenu avec le temps et je ne sais pas si sans vous, les enfants auraient eu l’occasion de découvrir le fameux Tournedos Rossini ou le Grenadin de chez Gaston, cuit à la perfection, rosé mais pas saignant, ce qui relève du miracle quand on connaît l’inertie d’une bande de 15 personnes pour se mettre à table !

Vegan ?

Non, ce n’est pas le style de la maison, c’est un truc de parisien ça ! Et force est de constater que les bons petits plats du terroir, ça conserve !

Je pourrais encore égrainer vos qualités pendant des pages.

Mais en y réfléchissant bien, je me dis que, finalement, celle qui vous résume le mieux, c’est la bienveillance ; issue du Latin benevolens, qui veut dire vouloir du bien ; c’est ça, vous avez passé votre vie à vouloir du bien aux autres, à votre famille d’abord de qui vous êtes tellement fier, mais aussi à vos clients, vos amis et tous ceux qui vous ont approché de près ou de loin.

Dévoué, souriant, toujours prêt à rendre service et à apporter soutien à l’un ou à l’autre. Un autre Jano, qui malheureusement n’est plus là pour en témoigner, me disait toujours que j’avais un beau-père formidable !!

Je le confirme, vous êtes tout simplement formidable.

Merci pour tout ce que vous faites et depuis si longtemps. Je vous embrasse très tendrement.

Emma :

Mon cher Papi,

C’est un plaisir de savoir que tu fais cet exercice autobiographique. Toi qui as toujours été très à l’écoute et qui n’a jamais cherché à monopoliser la parole, tu as enfin l’occasion de nous dévoiler ta vie, riche en aventures et en enseignements.

Je suis impatiente de lire tes mémoires et suis sûre qu’elles seront imprégnées de bienveillance et de convivialité, à ton image.

Tu ne le sais peut-être pas mais ce sont deux choses qui m’ont marquée et qui sont aujourd’hui très importantes dans ma vie. Toujours prêt à recevoir (et pas n’importe comment !), vous avez fait de votre maison de Daumazan, Mamie et toi, un haut lieu de la société ariégeoise, mais surtout une véritable maison du bonheur.

Hôtes d’exception et redoutables (impossible de quitter la maison sans y avoir bu quelque chose !), vous avez su donner sans compter et aimer sans condition.

Je suis très admirative de cette générosité et essaie à mon tour de suivre votre exemple.

J’espère que tu as pris du plaisir à te remémorer les épisodes les plus marquants de ta vie, certains joyeux d’autres probablement plus tristes, et que tu es fier du chemin parcouru. En tout cas nous, nous le sommes !

Je t’embrasse,

Mathieu

Mon cher Papi, comment te décrire sans évoquer ta gentillesse envers moi…

Étant ton seul petit enfant garçon, je crois pouvoir dire que nous avons toujours eu une relation particulière d’autant que désormais le nom Pedoussaut est entre mes mains.

Je sais que je n’ai pas toujours été sage avec toi mais tu n’as jamais cessé d’essayer de me faire plaisir !

Lorsque nous étions enfants et que Mamie nous forçait à faire la sieste, tu étais toujours celui qui venait me réveiller plus tôt.

Je repense encore aux nombres de fois qu’on a passé ensemble pour remettre d’appoint « la péteuse ».

Si tu savais comment tu m’as rendu heureux avec cette mobylette… Je repense aussi à cette soirée magique en famille où nous avons gagné les 10 kg de foie gras à Lézat, dans le village concurrent. C’est toi qui t’es retrouvé avec ces 16 foies entiers à préparer.

Mais là encore tu l’as fait pour me faire plaisir, avec le cœur.

Le cœur, c’est vraiment ce qui te définit le mieux mon papi.

J’ai dû te faire tourner en bourrique mais même si tu t’énervais sur le moment, à la fin le travail était fait.

Je t’en remercie et j’espère qu’un jour prochain, je t’emmènerai faire un tour sur une 750 cm3. J’aurais quand même besoin que tu m’allumes encore un cierge le jour du permis moto (mais bon ça, tu as l’habitude) !

Je t’embrasse mon Papi,

Jano brûle un cierge en Malaisie, pour le permis moto de Mathieu

Iris

Mon cher Papi,

Il y a encore beaucoup de choses qu’on aimerait savoir sur ceux qu’on aime.

Je suis très heureuse, au travers de ce travail autobiographique, de pouvoir te lire et dévorer l’histoire de ta vie. Alors merci de nous faire partager ces mémoires.

Merci aussi Papi d’avoir toujours fait en sorte qu’on se sente bien auprès de toi. Merci d’avoir fait de la maison de Daumazan ce lieu de rendez-vous inratable, ce cocon familial dans lequel tout le monde se sent si bien.

Quand j’y pense, je t’imagine sur ton fauteuil vert nous regarder avec bienveillance et sourire légèrement avant d’immortaliser le moment sur ton Ipad.

Au-delà de ces moments, merci d’être un modèle de générosité et de bienveillance dont on s’inspire tous.

J’espère que tu es fier de ton parcours, de tes expériences et de cette famille que toi et Mamie avaient créée. J’espère aussi que tu as pris autant de plaisir à raconter tes histoires qu’on en aura à les lire.

Je t’embrasse fort

Pierre :

Dimanche cinq mars 2000, 20 h 52. Et on y est presque. Il y a foule.

On se presse pour trouver nos places sur les gradins, dans la moiteur tropicale. Soudain, une explosion suivie d’un feu d’artifice. Un lâcher de paillettes, la batucada retentit et le sambodrome exulte avec l’entrée en scène de Mangueira qui ouvre ce défilé des écoles de samba carioca.

Une heure environ pour que le cortège remonte les sept cents mètres de l’avenue. Trois ou quatre écoles à voir et on rentrera à l’hôtel, fatigués.

Ton périple brésilien est bien chargé.

Et ces percussions qui font vibrer nos corps, cette chaleur écrasante et les 70 000 personnes qui s’agitent autour de nous… si loin de la fraîcheur de l’Arize et des cent places des tribunes du stade de Daumazan !

Première école, pas mal mais c’est quand même très bruyant.

Deuxième école, tu prêtes déjà plus attention aux chars féeriques qui passent sous nos yeux.

Troisième école : tu détailles les tenues extravagantes des reines de beauté d’un soir qui défilent, parfaitement adaptées aux 28° ambiants.

Quatrième école : on part ? Il doit bien être 3 heures du matin et demain direction Salvador.

Ah non ! Des places se libèrent devant nous et tu te rapproches du défilé.

Cinquième école, tu te transformes en un grand classique : le chef d’orchestre, debout surplombant le sambodrome.

Sixième et dernière école, dernière heure, dernières vibrations, derniers lasers, derniers moments hors du temps.

Lundi six mars, 6 h 20. Le jour se lève et la fête est finie. Nous reprenons le métro, fatigués mais des souvenirs plein la tête.

Ce soir-là, ce n’était pas « l’homme de Rio » mais…

Jano Pédoussaut à Rio !

Sandrine :

Jano,

Nos destins se sont définitivement et officiellement croisés un week-end d’août 1995, entre événement familial et déchaînement climatique !

J’ai immédiatement découvert ce patriarche bienveillant, ce père à la tête d’une fratrie soudée, ce papi au grand cœur, cet époux solide comme un roc, ce pilier du monde daumazanais, ce chef de clan qui unit et fédère. Les années qui ont suivi n’ont rien démenti.

Sous une apparente douceur, un tempérament de feu.

Derrière la pudeur, une grande sensibilité !

Jade :

Papi,

Je me rappelle des longues parties d’échecs qu’on faisait tous les deux, il y a quelques années. C’est toi qui m’as appris à y jouer. Je me rappelle aussi du chemin qu’on faisait à vélo pour aller nourrir les ânes à qui on allait donner les restes de baguette de la veille, des soirées où tu nous emmenais au château, des balades à cheval pendant que les autres étaient au refuge et bien sûr, les parties de croquet.

Que de souvenirs ! Celui-ci par exemple :

Canoë-kayak à Foix, août 2014, de gauche à droite :

Bernard, Katrina (amie), Iris, Laura, Pierrette, Anais, Emma, Jade (dans les bras de Sandrine), Mathieu, Benoît, Jano

Famille proche :
Nany :

Bravo Jano pour l’immense soutien que tu as su m’apporter à chaque saison de ma vie ! Pas possible de trouver des mots assez puissants pour exprimer ma reconnaissance !

Je n’en aurai qu’un : merci !!!!!!

Catherine :

Mon parrain,

Ta filleule préférée profite de cette belle occasion pour te remercier d’avoir accepté d’être mon parrain !

Je remercie mes parents chaque jour d’avoir eu la merveilleuse idée de te choisir.

Je te remercie pour toute cette gentillesse et cet amour que tu partages à chaque fois que l’on se voit.

Ta filleule qui t’aime.

Nicolas :

Cher Jeannot, Juste un bon mot,

Pour vous dire comme il est doux,

D’être accueilli chez vous.

Dans ce beau jardin,

Pas de place pour le chagrin,

Votre générosité a tout envahi,

Et votre aimable (et aimée) famille aussi !!! Merci Jeannot, pour les bulles de champagne, Et les joies partagées qui les accompagnent. Adischatz

Freddy :

Ah, Pédoussaut ! Si vous passez par la vallée de l’Arize, il y a une station que tout le monde a pu une fois ou une autre apprécier.

Par sa générosité, sa patience, sa disponibilité, sa compétence et sa façon de ne jamais savoir dire non il est devenu la personne qu’on ne peut oublier.

Les journées au coin du quai où les Daumazanais venaient refaire le monde et assister aux péripéties des têtes de turc comme « le Lion » ou « Patane » auxquels Janot faisait faire les pires coups.

De sa jeunesse sous le sobriquet de « Pello » à celui de « Perrucho » créé par l’inamovible « la cloche » Janot a traversé plusieurs  générations  dans le  village.

Qui a connu les repas de fin de chantier avec les artisans locaux, Marignac, Dorade, Monsieur Paul où il ne manquait pas d’ambiance. Pour moi, il a été celui à qui je dois énormément de choses qui m’ont permis d’évoluer dans la vie : tout juste ado il m’a appris à conduire.

Puis il m’a initié à la mécanique et à l’électricité. C’est lui qui le premier m’a amené sur les pentes d’Aulus et de Superbagnères et m’a donné le goût du ski que je pratique encore. Plus tard il a été un confident et notre proximité nous a conduits à la présidence de l’U.S.Arize.

À la retraite, toujours aussi serviable il s’est fortement impliqué dans la restauration du patrimoine de l’église. Si vous l’avez perdu,   inutile   de   chercher,   il   est   à   l’église.

Janot, je vais arrêter là ces quelques souvenirs en te souhaitant longue vie.

Noël 2016, les familles Pédoussaut et Auriol réunies

Marie-Pierre et Jean-Marc :

Quand nous pensons à Tonton Jeannot, que de beaux souvenirs !

Tu nous as supportés tant de fois pour jouer aux vendeurs à la station-service, tu nous as tant gâtés, des vélos à Noël, les baptêmes, communions et repas de famille… Car s’il y a bien quelque chose qui compte pour toi c’est la famille, toujours là pour nous réunir, tu as su nous aimer comme tes premiers petits-enfants et nous comme notre jeune papi.

Ta maison, toujours ouverte et accueillante est un lieu chaleureux où nous avons tous plaisir à nous retrouver. Nous voulions juste profiter de ces quelques lignes pour te dire merci tonton Jeannot, les années n’ont pas terni ton envie de partager des instants de vie avec les tiens et nous serons toujours là pour les vivre avec toi.

Patrick Caujolle

Parrain !

Quel joli mot en vérité, comme un second père, comme un ricochet de tendresse. Un mot unique, indéfectible nœud qui lie à jamais pour toutes les circonstances de vie, des fonts baptismaux aux heures plus denses de la vie d’homme.

Ce mot nous a soudés, Jeannot, et j’en suis fier. Bien sûr, nous n’avons pas vécu ensemble, bien sûr, nos rencontres ont souvent reposé sur ce socle que sont les fêtes familiales, mais d’années en années, ta malice, ta bonhomie, ton humeur égale et surtout ton indéfectible gentillesse, ont irrigué mes veines de souvenirs à jamais indélébiles.

Je ne t’ai pas connu jeune, mais je t’imagine, je te vois.

Je te vois, facétieux, lâcher des hannetons dans l’église, je te vois, jouer aux dames ou aux échecs avec le vieux Dubois de Coutéret, je te vois, sur ton aile, passer le ballon comme on tend un bouquet de roses.

Et plus encore, je te vois avec ta tante Catherine, ma grand-mère jamais rencontrée, avec mon grand-père, avec mon père au magasin, avec toutes ces traces dans lesquelles je continue de marcher.

Tu sais Jeannot, nous avons tous en nous des petites lumières, de ces êtres qui nous éclairent, comme ça, sans forcément parler, sans forcément agir, juste comme une présence qui pèse, juste comme un socle inamovible sur lequel l’âme repose. Sache-le, Jeannot, tu es pour moi l’une de ces lueurs.

Oui, je sais, il y a ce putain de temps qui s’obstine, qui ne veut rien savoir. Mais quoi qu’il en soit, quoi qu’il arrive un jour, sois-en certain, ton écho arrivera toujours jusqu’à moi, jusqu’à nous.

Ceci dit, pour le moment, reste encore un peu. On est bien avec toi. Et puis, le ciel peut attendre.

Jean-Lou, Annie, et Michel Bonzom :

Jeannot, nos anciens t’ont passé le flambeau pour veiller sur l’arbre généalogique des Pédoussaut, initié par notre cousin Philippe.

Plus qu’un Grand-oncle, tu es surtout notre aîné et les chemins que tu as tracés (professionnels bien remplis, associatifs….) sont des exemples pour nous.

Ta simplicité, ta discrétion, ta gentillesse naturelle et ta fidélité sont reconnues et appréciées. Fidélité à ton village de Daumazan que tu n’as jamais quitté, à ta famille, à tes amis et à l’ U.S. Arize dont tu as été un brillant ailier de la grande équipe (on était enfants, mais on s’en souvient bien).

Ces dernières années nous ont donné l’occasion de nous rencontrer plus souvent et nous ont permis de mieux se connaître encore et sans doute de s’apprécier davantage. On gardera notamment de la « cousinade » du 22 septembre 2015 à Mazères, le souvenir d’une journée particulièrement agréable. À renouveler !

Jeannot, on te souhaite encore plein d’années de bonheur, auprès de Pierrette et des tiens.

Bien affectueusement.

Amis proches :
Alain Couturier :

À Daumazan s/Arize, dans le Comté de Foix.

L’amitié se cultive depuis le temps de nos ancêtres, les Carolingiens.

Si Jano m’était conté :

Ma rencontre avec l’ami Jeannot remonte aux années 1944-1945, il y a plus de 75 ans, alors que notre village et la France commençaient à peine à sortir des torpeurs de la 2e Guerre Mondiale et des atrocités de la Débâcle Allemande, plus spécialement de la division SS Das Reich, dans les localités proches de Marsoulas et de Rimont.

Du fait des hasards de la guerre, alors que je commençais à peine à marcher, j’étais hébergé dans l’hôtel Bertrand, voisin de la maison des Pédoussaut, à la fois pension de famille et havre de culture et d’humanité, sous l’égide de Marguerite Bertrand, la cuisinière et de France Landrieu, l’organiste de notre magnifique église de Daumazan.

C’est ainsi que l’ami Jano, mon aîné d’un peu moins d’une dizaine d’années, m’a pris sous son aile comme un grand frère, qu’il n’a jamais cessé d’être. C’est de cette époque que date notre amitié sans faille.dans la salle du restaurant, une fois par semaine, avec… six mois de retard, où le petit Jeannot Dussenty criait son « avis » dans les rues à la tombée de la nuit, en battant son tambour, pour donner des nouvelles et annoncer les tournées des commerçants ambulants, où le quintal ariégeois ne faisait que 50 kg !

Armstrong n’avait pas encore le pied sur la Lune et la télévision n’existait même pas en rêve.

C’était bien une histoire d’un autre temps, celle de l’ami Jano adolescent qui apprenait son métier auprès de son père, sous l’œil vigilant de sa mère et de sa sœur aînée, en rêvant des courses du dimanche sur les routes d’Ariège, chevauchant son magnifique vélo bleu de compétition « Peugeot », marque à laquelle il a été fidèle toute sa vie.

C’est ainsi, au bord de l’Arize, qu’il devint à la fois mécanicien, électricien, sertisseur de boîtes de conserve, réparateur et bricoleur de génie.

Il tenait tous ces rôles à la fois avec humour et bonne humeur, pour le plus grand bonheur de tous. Mais au- delà de ces fonctions multiples, du service de l’essence aux rares voitures, à l’aide d’une pompe mécanique à balancier, superposée de deux vases communicants en verre de cinq litres où transitait le carburant, son charisme naturel rayonnait sur la bourgade, toujours bienveillant et d’une serviabilité sans limite, faisant de ce lieu un point de rencontre et de vie sociale incontournable.

Il fallait le voir, le midi, au moment où les cloches sonnaient, dans un épisode digne de « Don Camillo et Pepone », lorsqu’il orchestrait entre les clients de passage, les échanges mémorables et pittoresque de l’Abbé Maury qui lui rendait régulièrement visite et Daurade, le menuisier communiste local : des moments d’anthologie !

Dans les années 1950, le maire de Daumazan Roger Lacombe et le boulanger Marius Laurent, par ailleurs président du club de rugby local, surent découvrir en lui un nouveau talent, celui d’un sprinteur redoutable. C’est ainsi qu’il devint l’inamovible 3⁄4 aile de ce qui fut ensuite la prestigieuse équipe de l’US Arize dont il accompagna le parcours jusqu’en 2e division nationale, avec ses amis et coéquipiers du village et de ses environs, Robert Merly, Marcel Soulié, Memain Bonzom, les frères Lagneau et entre autres, le célèbre buteur de grande classe qui s’illustra ensuite au Stade Toulousain et à Saint Gaudens Paul Vaysse. Cette carrière de rugbyman qui marqua notre homme ainsi que la population du village, s’inscrit dans une période qui connut son apogée avec le titre de Champion de France de 3e division gagné sur le score de 3 à 0, d’un seul essai après un long débordement conclu par Jano. S’il est toujours resté modeste à ce titre, s’abritant derrière le mérite collectif, il n’en revint pas moins, au village, en héros. Les Daumazanais ont toujours gardé en mémoire cet épisode hors du commun qui avait placé un si petit village du très fond de l’Ariège sur la plus haute marche d’un challenge national des plus convoités. À l’occasion de ce match et pendant cette rencontre si âprement disputée, Pierre Pédoussaut le père de Jano suivait son fils dans ses déplacements, sur le terrain, le long de la main courante, pour l’encourager.

Après son service militaire et son mariage au fil de l’Arize avec la très sérieuse Pierrette de…. Campagne, la jeune fille du village d’à côté, il prit la suite de ses parents avec bonheur et réussite dans une activité toujours multiple qu’il maîtrisa dans l’évolution du temps, sans jamais se départir de son charisme naturel et de son sens de l’échange.

Pour le bien connaître, si ce n’est depuis toujours, du moins depuis si longtemps, je tiens de lui à jamais sa culture de l’amitié, son sens profond de la famille et son amour pour son village carolingien et son église… au point qu’il s’est petit à petit, au fil du temps, approprié toutes les maisons qui l’entourent, et qu’il a passé la majeure partie de sa retraite avec son talent habituel, à soigner, entretenir et restaurer ce patrimoine d’exception, dans son plus bel habit du XIe siècle, afin de recevoir au mieux et sous les lampions, les Daumazanais pour tous les évènements familiaux et importants de la vie d’un village.

Mais je ne peux terminer ce témoignage sans évoquer et rappeler le mari, père et grand-père qu’il est, lui le modeste Daumazanais « pur sucre » qui, avec son épouse de Campagne, est si fier, sans jamais le montrer, de ses 3 fils, élevés à Daumazan s/ Arize, petit village couseranais, qui ont fait de si belles études et carrières aux 4 coins du monde. C’est ainsi que Jano et Pierrette sont devenus les ambassadeurs de notre contrée, en bien des endroits, en bien des pays, et je les soupçonne même d’avoir contribué à ce que l’Arizona soit ainsi baptisée en mémoire de l’Arize ainsi exportée… (mais il s’agit là d’une interprétation personnelle et confidentielle).

Enfin, je suis toujours resté émerveillé devant la capacité de Jano et Pierrette en leur qualité de parents et notamment de grands-parents, à s’adapter à la vie de leurs enfants et surtout de leurs petits-enfants, de l’Asie à Miami, en passant par le Brésil, comme s’il s’agissait là de colonies ariégeoises et comme s’ils avaient toujours vécu dans des civilisations pourtant si différentes, avec le souci permanent de leur apporter leur affection, la morale chrétienne, leur humanité et leur vécu.

Si Jano m’était conté, il ne pourrait s’agir que d’un homme d’exception au grand cœur tel que je le connais et comme je peux en témoigner, à qui je dois tant et voue une profonde et sincère amitié, depuis la fin de la guerre et pour toujours.

Jean-Bertrand Ribat :

Merci Jano, merci Pierrette. Sans vous je n’aurais pas pu passer mes dernières années américaines dans la tranquillité d’esprit qui fut la mienne. Après la mort de mon père j’ai pu repartir aux États-Unis sans avoir trop mauvaise conscience. Je savais que « Poupette 6 » ne serait jamais vraiment seule, qu’elle pourrait toujours compter sur Jano7. Le petit frère de sa meilleure amie des années de guerre a en effet toujours été présent au cours de sa vie. Cependant, tout comme Pierrette, il est devenu une présence indispensable après le décès de mon père. Il était là quand il fallait monter un meuble Ikea ou réparer un problème électrique. Mais il était surtout là, au quotidien, pour l’aider à redonner du sens à la vie quand, la dernière décennie de son existence, elle s’est retrouvée seule une bonne partie de l’année.

Certes, Jano n’a pas été parfait pendant ces années. Un jour il a même osé renvoyer Raymonde chez elle en affirmant qu’il ne voulait pas qu’elle lui pose de ventouses et en proclamant qu’elle pouvait garder ses cataplasmes 8 .

Heureusement pour ma mère Jano n’avait pas les bronches prises trop souvent ; ce genre de comportement était donc très rare chez lui. En fait, il est surtout indicatif du rôle, qu’avec son épouse, il jouait pour sa vieille amie.

Jano n’était pas qu’un ami des beaux jours, et il était plus qu’un ami de toujours.

Il était celui sur lequel on peut compter au quotidien, comme en toutes circonstances, fussent-elles les plus dures.

Des amis comme cela, on n’en a rarement plus d’un dans une vie. Ma mère a eu la chance d’avoir, Jano Pedoussaut.

Je ne pourrais jamais oublier, ni le remercier assez pour tout ce qu’il a fait, et de ce qu’il a été pour mes parents et moi.

Pour moi, pour la famille Ribat, il aura été l’exemple parfait de ce qu’un véritable ami doit être.

Jean-Claude Commenge :

À mon ami Jeannot l’ami de papa et de la famille.

Parler de toi en quelques lignes est un exercice périlleux il faudrait des pages pour te raconter. Même si toi et moi ne sommes pas de la même génération nous avons appris à nous découvrir nous respecter et nous apprécier.

Mon plus loin souvenir c’est le magasin que tu tiens avec ton père. Une pièce exiguë où la lumière du jour filtrait par une baie vitrée à gros carreaux avec des  outils  pèle mêles, des  vélos, des  cordes pendues au plafond terminées par des crochets pour suspendre et réparer les cycles.

Sur la droite, vers le fond, l’outil incontournable pour les Daumazanais et les habitants des alentours, la machine à sertir les boîtes avec ses courroies.

Cet ustensile d’un autre âge sera conservé et replacé dans ton nouvel atelier après les aménagements.

Combien de générations seront venues chez toi. L’odeur de pâté se mélangeait à l’odeur d’huile et d’essence et personne ne s’en offusquait.

C’était le Daumazan d’avant, celui où nous, les enfants espiègles et turbulents, avions bien sûr chacun une famille mais nous appartenions à une communauté et chacun dans le village nous surveillait et pouvait nous réprimander. À côté la forge de M. Dupuy bien utile pour ferrer les bœufs (élément indispensable pour les agriculteurs d’alors).

Ensuite tu as su prendre le virage de la mécanisation et du progrès.

Des travaux importants : la forge deviendra le local dans lequel se situe le pont pour faire les vidanges, l’atelier sombre deviendra un magasin de cycles avec derrière la vitrine les nouvelles collections de vélos bien exposées.

Ce sera l’époque FINA pour l’essence et pour les cycles et vélomoteurs Peugeot.

Ces deux marques avec les deux enseignes lumineuses la nuit font partie de toi. PEUGEOT et FINA cela restera pour toujours du moins pour moi PEDOUSSAUT à Daumazan.

Nous tous les jeunes nous avons eu au moins une fois un vélo Peugeot pour nous déplacer. On appelait cela des demi-courses un seul plateau à l’avant et trois pignons à l’arrière. Combien de cycles ou de vélomoteurs Peugeot roulent encore ou dorment dans des granges ou des garages.

Une parenthèse que tu m’as confiée plus tard, tu aurais pu prendre un magasin de cycles à TARBES mais tu as préféré ta patrie à la grande satisfaction des Daumazanais surtout que chez toi, du transistor à la machine à café au matériel électrique en passant par les fusils et cartouches on trouvait de tout et si tu ne l’avais pas tu te débrouillais pour le faire venir.

C’était l‘époque de la T.E.D qui déposait les colis devant la mairie ou devant ton commerce.

Le Jeannot sportif : bien sûr il faut évoquer le rugby le plus jeune sur le terrain tu seras champion de France en 1952 avec l’US ARIZE.

Ces souvenirs et cette tranche de vie t’appartiennent, les dirigeants et joueurs ont tous disparu. Papa faisait partie du groupe et des anecdotes tu pourrais en raconter. Tu as aussi goûté au ballon rond comme gardien de but (des sélections en équipe d’Ariège).

L’US Arize et Daumazan sont viscéralement ancrés dans ton cœur.

Nous avons passé trois saisons au moins en commun toi comme président et moi comme trésorier, avec un titre des Pyrénées, promotion honneur il me semble. Ce sera le début d’une sincère amitié.

Le Jeannot artisan : cette partie-là je ne peux que l’évoquer car toi seul es apte à nous en parler.

Nous sommes dans les trente glorieuses et les décennies suivantes.

Les artisans de la vallée sérieux et appliqués mais également toujours enclins à faire une plaisanterie il y avait Delbert, Dorade, Marignac, Monsieur Paul, Abadie, Amédé etc. Chacun sa branche toi l’électricité, les autres plâtrier, menuisier, plombier, carreleur, maçon. Eux aussi ne sont plus parmi nous la mission te revient de raconter vos mémorables épopées.

Ton magasin était le rendez-vous des habitants et que de parties de fou rire il y a eu avec Jean-Marie Barrioulet, Gustave, Lion, Boineau et j’en oublie tant la liste est importante. C’est dommage que ces moments n’aient pas pu être enregistrés. Nous étions dans du Pagnol à la sauce Daumazanaise.

Tu as également participé à l’équipe municipale comme adjoint. Ta parole et tes conseils devaient être appréciés c’était les mandatures de Monsieur Leclerc. Également ensemble nous avons siégé au conseil d’administration de l’association Micheline Goyheneche.

Et maintenant nous sommes investis pour la sauvegarde de notre église et de notre patrimoine. Une mission prenante dans un groupe de personnes motivées dont tu es l’élément fédérateur donc essentiel et incontournable. Je laisse pour la fin ton point fort et ton point faible. En toutes circonstances dans la joie ou dans la peine tu as du mal à maîtriser tes émotions. Cela prouve au moins la sincérité de tes sentiments.

Et puis avec Pierrette la récompense suprême, la réussite de vos enfants qui avec vos belles filles et vos petits- enfants sont votre grand bonheur. Je vais arrêter là mais ces quelques mots j’espère te feront plaisir. Ils ne représentent qu’une petite partie de ton histoire qu’il te reste à développer.

Un jour tu m’as dit : « je ne regrette rien et si je devais vivre une autre vie je signerai pour la même », alors Jeannot à toi de faire rêver tes enfants. Raconte leur ta vie !

Christiane et Daniel Peccolo :

Heureux d’avoir été invités à rédiger quelques lignes dans «le livre souvenirs» de Jeannot, il nous est bien difficile de dépeindre «l’homme» que nous côtoyons quasiment tous les jours.

C’est un homme au «Grand Coeur «. Il aime les gens et son village… !

Bien qu’il n’y ait aucune parenté, ce sont des liens de profonde et fidèle amitié qui nous lient à lui et sa grande et belle famille.

Jeannot, nous t’aimons énormément.

Barbara Phanjoo :

Jano est l’une des plus adorables personnes que je n’ai jamais rencontrée et Pierrette et lui sont devenus très proches et chers amis. Jano nous a faits, André et moi, les bienvenus quand nous sommes venus en France.

Il avait toujours une bouteille à la main pour nous verser quelque chose de delicieux !

Je me sens très privilégiée de l’avoir comme amie.

Dieu te protège Jano.

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